L’Ultime

Aujourd’hui, je vous montre quelque chose que je ne prends généralement pas la peine de partager : de la couture pour la maison. Parce que franchement, une nappe ce n’est jamais que quatre ourlets (en tout cas les miennes sont comme ça ^^) alors bon… Pas de quoi disserter bien longtemps sur le sujet.

Mais c’est différent. Là c’est un projet pharaonique. Le genre de projet que je n’aurais jamais tenté si j’avais travaillé cette année. Le genre de projet au milieu duquel on se demande ce qui nous est passé par la tête le jour où l’on a décidé de se lancer. Le genre de projet dont on pense ne jamais voir le bout. Le Projet Ultime. Et mon Ultime, le voilà :

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Vous l’avez repéré ? Oui ? Non ? Allez, je vous aide avec une deuxième photo :

Mon Ultime est donc un plaid. Que dis-je, LE plaid.

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Côté recto, nous avons donc un patchwork basique : que des carrés. Ben oui, je sais, ça fait petite joueuse, mais c’était mon tout premier patchwork de ma vie alors j’ai préféré jouer la sécurité. Tous ces carrés sont des petits bouts de Cherzétendre : ses vieux mouchoirs et ses vieilles chemises (certaines avaient plus de 10 ans, autant vous dire que leurs poignets et cols étaient dans un état… Bref, elles étaient devenues importables). En fait, quand mon mari a fait du tri avant de déménager, j’ai récupéré tout ce coton promis à la poubelle et l’ai découpé en carrés de 18cm de côté. A force d’avoir été passés en machine, ces morceaux de tissus étaient tellement doux que je ne pouvais pas me résoudre à les jeter. Sans compter les souvenirs qui y sont rattachés… En effet, Cherzétendre portait la plupart de ces chemises à l’époque où l’on s’est rencontrés mais il a pas mal changé de style depuis, il a aussi abandonné les mouchoirs en tissus… Du coup ces morceaux de tissus ce sont autant de petit bouts du Cherzétendre tel que je l’ai découvert il y a sept ans et des cacahuètes.

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Arrivée en Italie, je me suis jetée à l’eau : j’ai étalé les carrés par terre pour les répartir harmonieusement, les ai soigneusement ramassés dans l’ordre, puis les ai tous cousus (bande par bande puis tous ensemble) sans oublier de bien ouvrir les marges de couture au fer à repasser. Tous les raccords ne sont pas parfaits, c’est-à-dire que quatre carrés ne se rejoignent pas toujours en un seul et unique point, mais dans l’ensemble c’est honorable.

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Côté verso, j’ai utilisé une polaire (pour que mon plaid soit bien chaud) blanc cassé (pour qu’on ne la voie pas à travers certains carrés qui sont assez transparents). Tant que je travaillais sur le recto du plaid, la couture était longue mais relativement facile. Par contre, quand j’ai voulu assembler le recto et le verso, c’est vite devenu l’enfer. Pour que les deux faces restent bien solidaires, j’ai voulu faire un matelassage qui corresponde à une double surpiqûre de chacune des coutures (c’est-à-dire une nouvelle piqûre de chaque côté de chaque couture) et ce sans double-entraînement sur ma machine à coudre. Ça a représenté des heures d’épinglage minutieux à quatre pattes, des mètres et des mètres de fil, des positions acrobatiques (quand on travaille sur le milieu du plaid, on a un demi-plaid à caser sous le bras de la machine à coudre !)… Je vais être honnête avec vous, il y a des petits plis de polaire à droite à gauche. Mais je m’en fiche. Complètement. Je n’avais plus l’énergie de recommencer.

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Une fois le recto et le verso assemblés, j’ai contemplé les heures de boulot que cela représentait et je me suis dit que j’avais intérêt à soigner la bordure pour ne pas tout gâcher au dernier moment. J’ai donc plié en deux au fer à repasser 8m de ruban de satin crème large. Puis j’ai cousu ces 8m de biais simple satiné sur le recto de mon plaid. Et, pour finir, j’ai cousu ces 8m sur le recto du plaid à la main. Encore une fois des heures de boulot donc.

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Au final, mon Ultime mesure 2m40 sur 1m50, on peut donc dire que c’est un beau bébé ! Je ne le quitte plus depuis qu’il trône dans mon salon, je m’y blottis à la moindre occasion. Certes il y a le temps que j’ai passé sur cette pièce, il y a le fait que ce plaid soit chaud et douillet et gigantesque, sans compter que je suis de moins en moins mobile avec Njüt qui grandit très (très) (voire trop) vite… Mais ce n’est pas pour ces raisons que je l’aime autant. Ce qui fait que j’y tiens énormément, c’est le patchwork en peau de mari ! Comme un gros câlin de Cherzétendre dès que j’en ai envie, même s’il est au boulot, même s’il est en déplacement et même s’il est dans le coin mais occupé à autre chose. Et quand le-dit Cherzétendre est lui aussi blotti sous le plaid, alors là c’est le pied complet !

Tiens, je viens de remarquer que j’aurais dû poster cet article hier pour être raccord avec l’actualité ^^.