Ce patron, j’en suis tombée amoureuse quand j’ai vu la sublime réalisation de Mamie. Il s’agit d’un modèle de 1954 qui a été ré-édité par vogue et qui a tout ce qu’il faut : un corsage avec quelques pinces, un empiècement poitrine froncé, une fermeture par une rangée de boutons et surtout (détail capital s’il en est) une grande jupe à larges plis plats.
J’ai montré l’illustration du patron pochette à Cherzétendre qui, du tac au tac, m’a sorti : « ça, c’est vraiment toi » (avouez-le, vous avez lu cette dernière phrase en la chantant et vous avez ajouté « tadadadadada tadadadadada tadadadadada tadadadadada » ^^). Tout était dit, on était d’accord, cette robe était faite pour moi.
Je voulais la réaliser dans un coton acheté chez Sacrés Coupons : une cotonnade bleue marine avec de petites fleurs rouges, rose, blanches et bleues claires (non non, « rose » n’est pas mal accordé, j’ai vérifié la règle d’accord en rédigeant ce post ^^). Ce coton avait une jolie tenue mais, paradoxalement et malheureusement, était trop fin pour être utilisé seul et en quantité insuffisante pour doubler ne serait-ce que le corsage (la jupe consomme booooooooocoup de tissu). Du coup, dans une optique de vidange du stock de tissu, j’ai décider de doubler entièrement la robe et je suis partie farfouiller dans ma malle à tissu avec du matos de spéléo. J’en ai remonté un coton à chemise d’un bleu assorti aux petites fleurs, lui aussi acheté chez Sacrés Coupons. Soit au total quasiment 6m de tissu pour cette robe. Je sais, ça fait beaucoup, mais quand on aime…
Le patron prévoyait à la base des parementures entoilées, j’ai donc dû modifier les pièces et l’ordre de montage pour doubler la robe.
Quelques modifications ont été faites :
- Etant donné que j’avais décidé d’utiliser deux tissus ayant de la tenue, j’ai zappé l’entoilage, histoire que la robe reste portable en été.
- J’étais tellement absorbée dans mes réflexions autour du thème « dans quel ordre coudre tout ça pour que la robe soit parfaitement doublée et sans couture visible ? » que j’ai complètement oublié qu’il fallait faire des boutonnières passepoilées et poser un guide pour la ceinture intérieure en gros-grain. Comme tout était déjà proprement assemblé je n’ai pas eu le courage de tout découdre (trop peur de trouer le tissu), j’ai fait des boutonnières classiques à la machine et laissé tomber la ceinture de gros grain… Mais ce n’est que partie remise !
- J’avais coupé une taille 12 légèrement élargie à la taille car je savais que vogue est assez généreux sur les marges d’aisance (je suis entre les tailles 12 et 14 pour la poitrine, taille 14 pour la taille et les hanches) mais je me suis retrouvée avec un gros souci de baillement dans le haut du dos, comme pour ma robe Ailein. Du coup j’ai dû ajouter des pinces de taille non négligeables dans le dos. J’aurais pu re-découper l’encolure pour obtenir un bel arrondi mais ce serait descendu trop bas et la robe n’aurait pas été portable avec un soutien gorge, donc je suis finalement restée sur un décolleté mi-arrondi-mi-carré. La prochaine fois, je modifierai le patron du corsage arrière avant de couper mon tissu.
- J’ai également repris les pinces avant pour « manger » un peu plus de tissu. Du coup, après toutes ces modifications, je me dit qu’il aurait fallu que je coupe la taille 10 en élargissant légèrement la taille, et ça l’aurait fait…
A part ça, pas de grosse surprise. J’ai utilisé des boutons rose foncés acidulés achetés il y a belle lurette sur une brocante pour casser le potentiel grand-mémèrisant du coton à petites fleurs et j’ai cousu l’ourlet avec du fil rose pâle et un biais blanc à fleurettes bleues parfaitement assorti. Les finitions sont vraiment propres, c’est mon grand cheval de bataille cette année : maintenant que j’arrive à coudre des choses portables à tous les coups (ou presque), je veux qu’elles durent, ce qui nécessite des finitions impeccables. Je trouve notamment que les robes entièrement doublées tiennent très bien dans le temps, puisque les coutures et les bords de pièces sont protégés de toute « agression » (aussi bien quand on les porte que pendant le lavage).
Verdict : je l’aime. Avec un vernis et un rouge à lèvre rouges pétant ou rose tendre, un gilet bleu marine, des chaussures bleues ou rose, un morceau du tissu à fleurs en guise de bandeau dans les cheveux, j’aime cette robe. Je vous ai déjà dit que je l’aimais ? Son ampleur est un bon compromis puissance froufroutesque/praticité au quotidien. Si une occasion de porter une jolie robe se présente (j’ai un ou deux – petit frère ? – mariages de prévus dans un an et demi, mais j’espère qu’il se passera quelque chose d’autre entre temps), je la referai en modifiant dès le départ le corsage dos (ce décolleté arrondi me plait tellement !) et en réalisant le jupon assorti.
Vous allez me dire : « c’est bien gentil tout ça mais tout ce que tu fais en ce moment, ce sont des robes ! » Ce à quoi je répondrai « ben oui« . Rien à faire, j’adore les robes. Ca s’enfile vite fait le matin, on est à l’aise toute la journée sans jamais être gênée par une quelconque ceinture, et en plus de ça on trouve toujours de jolis détails pour finir la tenue (gilet, chaussures, foulard, bijoux, accessoires dans les cheveux et même vernis à ongles et rouge à lèvres assortis), ce qui donne au final un look confortable mais propre et soigné. Du coup, je ne porte quasiment plus que ça (dans la mesure du possible). J’ai enfin l’impression d’avoir trouvé « mon style » . Ça fait pompeux dit comme ça, mais c’est bien de ça qu’il s’agit : une façon de m’habiller que j’assume sans même y penser, grâce à laquelle je me sens bien et qui, d’après Cherzétendre et moi au moins, me correspond vraiment.
Vous noterez au passage la qualité des photos… Elles sont évidemment de Nessie ! Merci à toi 🙂
Prochain post… Une autre robe 😉